« Les paroles sont toutes faites et s’expriment : elles ne m’expriment point. Là encore j’étouffe. C’est alors qu’enseigner l’art de résister aux paroles devient utile, l’art de ne dire que ce que l’on veut dire, l’art de les violenter et de les soumettre, donnez tout au moins la parole à la minorité de vous-mêmes »
Francis Ponge. Rhétorique ( Proêmes).
« Il faut faire des trous, transpercer les mots, pour voir s’il y a quelque chose –ou le néant derrière » Samuel Beckett
Jean-Charles Brune
Peintures-sculptures
Les Voûtes du Puits Châtel
Blois
Septembre/octobre
2009
Prendre en compte le manque des mots, la trouée du langage comme l’expression même de notre manque à être, notre état d’être divisé, et mortel. Eprouver à cet endroit la langue dans un envahissement de mots, jaillissants, chaotiques, intarissables, irréels, invraisemblables, inépuisables, qui entre vide et plein, vont faire lien sur la toile. Y’a rien à dire et il y aurait trop à dire.
Toutes les rhétoriques n’y serviraient à rien. Et les mots ne seront jamais les bons pour dire nos élans, nos humeurs nos sentiments contradictoires. On peut les retourner dans tous les sens. Seule reste l’émotion, parfois violente, qui fait notre humanité.
Jean-Charles Brune expose
du mardi 19 au dimanche24 Août 2008 (10h30-12h30/ 14h30-19h)
Mairie de St Coulomb. Salle Colette
Verbigération. Parlure. Ecrivanité. Hélas le verbe et le mot n’y peuvent pas grand-chose. Entre le tout et le rien (ce qui est la même chose) là où l’être divisé et mortel s’évertue à mener sa vie, la langue est, elle aussi, trouée. A défaut de dieu, il reste encore, humblement, l’Art pour rencontrer, de ce manque jusque dans le langage, l’émotion. C’est cette rencontre qui vous est proposée avec mes travaux les plus récents, que je présente à St Coulomb.